Quelles sont les caractéristiques d'une salle blanche ?

La notion de "salle blanche" fait parfois naître des fantasmes relevant de la science-fiction. Un lieu mystérieux, tenu presque secret, à l’écart du commun des mortels, où les ingénieurs et scientifiques travaillent à… on ne sait quoi exactement … Pourtant la salle blanche est un lieu bien connu et parfaitement maîtrisé. Un endroit dont le but est de limiter à l’extrême l'introduction, la génération et la rétention de particules, quelles qu’elles soient. Mais ce n’est pas tout. Outre ces considérations relatives à la pureté et à la qualité de l’air, une salle blanche doit aussi respecter des normes de température, d’humidité et de pression.

À quoi sert une salle blanche ?

Techniquement, on devrait l’appeler une salle propre, au sens de la norme ISO 14644-1. Elle trouve son utilité dans de nombreux domaines sensibles aux contaminations environnementales.

C’est pourquoi poussières, fumées, air vicié, mais aussi température, pression et hygrométrie doivent être sans cesse sous contrôle. Pour deux raisons principales :

D’abord parce que les objets manipulés ont des tailles infinitésimales, de l’ordre du micron, voire du nanomètre et que n’importe quelle poussière peut les altérer, en se fixant dessus par exemple.

Ensuite parce que certaines expériences bactériologiques, chimiques, virologiques sensibles voire dangereuses pour l’environnement peuvent y être menées et qu’elles nécessitent un haut degré de protection.

salle blanche bloc opératoire

Dans les faits, une salle blanche peut être utilisée dans différentes industries et pour plusieurs applications :

  • La fabrication électronique (microélectronique et dispositifs à semi-conducteurs)
  • L’informatique
  • Les biotechnologies
  • La microbiologie et la biologie en général
  • L’industrie agroalimentaire
  • Les technologies spatiales
  • La pharmacie et toute l’industrie pharmaceutique
  • L’optique et l’horlogerie
  • Les micromécanismes
  • Le soin à l’hôpital (blocs opératoires par exemple)
  • La recherche médicale
  • Les travaux sur les éléments radioactifs...

En plus des précautions classiques répondant à la norme ISO 14644-1, il peut s’avérer nécessaire de compléter la sécurité et/ou les contrôles, pour une plus haute efficacité, sur d’autres paramètres comme ;

  • la lumière ou l’éclairage (ultraviolets, infrarouges ou autres fréquences du spectre lumineux)
  • la ventilation nucléaire
  • la radioprotection

Comment fonctionne une salle blanche ?

On trouve deux modes de fonctionnement d’une salle blanche, deux modes fonctionnant d’ailleurs à l’opposé du point de vue de la pression atmosphérique. D’abord les salles blanches en surpression, notamment utilisées pour l’industrie électronique et dans l’industrie pharmaceutique. L’objectif recherché est d’éviter la contamination par les poussières, les bactéries, ou tous autres polluants susceptibles d’altérer les produits et les substances manipulées en leur interdisant l’entrée dans la pièce.

Le second mode de fonctionnement, en dépression a pour objectif exactement l’inverse, à savoir interdire aux bactéries, spores ou autres virus de sortir du laboratoire. Cette seconde catégorie de salle blanche est notamment utilisée par l’agroalimentaire, l’industrie spatiale et la recherche médicale par exemple. Notons que dans ce mode de fonctionnement, l’air entrant comme l’air sortant passent obligatoirement par un filtre absolu.

Les deux fonctions de contrôle d’une salle blanche

En premier lieu, le contrôle d’une salle blanche passe par le renouvellement et le traitement de l’air. De fait, les CTA (centrales de traitement de l’air) sont les premières fonctions de contrôles d’une salle blanche. Dotée d’un système de filtration spécifiquement étudié, ce sont elles qui permettent l’élimination des contaminants transportés naturellement par le personnel comme par les matériaux.

Dans le même temps, les CTA permettent de contrôler la température, la pression et l’hygrométrie d’une salle propre. C’est là qu’intervient le second organe indispensable d’une CTA après la batterie de filtres ; le ventilateur. C’est par son biais qu’est assuré le débit de l’air soufflé.

La classification des salles propres

Cette classification est définie de manière très stricte, en fonction d’un nombre de particules en suspension dans l’air par unité de volume d’air. Un compteur de particule détermine la concentration particulaire, ce qui permet de noter la propreté de la salle blanche selon une échelle de 1 à 9 au sein de la classe ISO. À titre d’exemple, une salle blanche ISO 5 ne peut contenir plus de 100 000 particules par m3 d’air. La classe de la salle blanche définit donc entre autres l’étanchéité de la pièce et la qualité de son atmosphère contrôlée.

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